Le pont est réouvert
La mémorable journée du 29 mars 2006.

Après bien des péripéties que tout le monde peut imaginer devant l'ampleur du chantier, le 29 mars 2006 a été retenu pour les test finaux de notre nouveau pont sur la Sambre. Voici en détail le récit de cette journée commencée lorsque le soleil ne s'était pas encore levé, et qui s'est achevée en même temps que ce dernier allait se coucher. Une très longue journée donc. Cela ressemblait un peu au "Jour le plus long", et avec une meilleure fin que dans "Un pont trop loin".

07h45 Les premiers actifs se retrouvent à l'atelier, ouvrent les portes et mettent l'AR86 en marche.
08h00 Le 86 arrive au musée et prend l'ART300 en remorque. Une fois dehors, celui-ci est démarré. Entre temps, les autres membres actifs arrivent.
08h15 Le 300 et le 86 quittent le musée et prennent la ligne en direction du pont. Une voiture est garée fort près de la voie dans la rue de la Couture. C'est juste, mais ça passe.
08h27 Les deux autorails arrivent près du pont. Juste à l'heure pour le rendez-vous fixé avec les techniciens et ingénieurs chargé de la construction. Le 300 s'immobilise quelques mètres avant le pont. Les techniciens sont occupés de placer les repères qui leur serviront à mesurer les déformations.
09h50 Les techniciens nous demandent de commencer la première phase de l'essais. William monte dans le 300 et roule tout doucement vers le pont. Il est 09h51 quand le 300 s'immobilise au milieu du pont. Un arrêt de quelques minutes et le 300 repart. Il est 09h56 quand il arrive à l'autre extrémité.
10h00 La première phase s'est bien déroulée. Le 300 et le 86 rentrent au musée. La deuxième phase peut commencer.
Deux Clarks de la Socogetra amènent des sacs de sable sur la partie du pont réservée aux piétons. Ceci afin de simuler la présence de véhicules légers de secours.
10h20 Les deux standards 10308 et 10284 sont sorties du musée et leur panto est levé. Elles rejoindront le chantier par leur propre moyen. La 10308 en tête, suivie par l'ART 300 et enfin la 10284.
10h33 La 10308 a été accrochée au 300 à la fin de la section électrifiée. Ce convoi arrive au pont.
10h38 La 10284 arrive 'par gravité', panto baissé et vient s'accoupler au 300. Le rame de test est maintenant formée.
L'AR86 arrive en spectateur et assiste à la scène avec un peu de recul.
11h44 Les affaires reprennent. Il nous est demandé de faire descendre la rame vers le pont. Il est 11h45 quand la rame s'arrête sur le pont. Mais l'heure de midi pointe le bout de son nez. De plus, la charge doit rester en place un certain temps. La suite sera après avoir le dîner.
14h00 On continue. La rame de test redémarre et franchit complètement le pont.
14h30 Nous rentrons au musée avec la rame d'essais. Non sans mal car après un arrêt dans la montée menant au cimetière, le 300 a bien du mal a redémarrer la rame. Pour un autorail de 22 tonnes, en remorquer 40 dans ces conditions et sur du rail mouillé est assez hasardeux. Le moteur vrombit et crache sa fumée qui opacifie toute la vallée, et pour finir, nous arrivons à l'arrêt du Cimetière. On dételle et tout le monde rentre au musée individuellement.
14h50 Le 86 arrive au musée et manoeuvre pour se placer sur la voie en tiroir de l'évitement du musée. La 10308 le suit mais s'arrête sur la voie principale de l'évitement.
14h53 Le 300 arrive. Les photographes présents en profitent pour faire un parallèle entre les deux autorails.
14h57 La 10284 arrive à son tour et va stationner sur la voie déviée de l'évitement. Les deux standards se trouvent donc côte à côte. Idéal pour faire quelques photos.
15h10 Des manoeuvres sont organisées afin de garer les standards au musée. C'est l'ART300 qui s'en charge avant d'aller retrouver sa place au musée devant le train de marchandise.
15h30 L'AR86 repart en direction du pont, le franchit et s'arrête à l'arrêt 'Lobbes Ecluse'. Il n'y avait plus eu de tram à Lobbes depuis trois ans. Le moment est immortalisé par les photographes.
15h45 Nous décidons de continuer notre voyage. La voie doit être parcourable sur plus d'un kilomètre. Mais nous nous retrouvons vite avec les restes de notre fil de contact volé l'année passée entravant le gabarit. Deux volontaires montent sur le toit de l'autorail avec une pince coupante pour régler ce problème.
16h08 Le Pont du Nord est atteint. Mais les gorges du rail du passage a niveau est encrassé. Il faut la nettoyer si l'on veut passer. 10 minutes plus tard, l'autorail entre dans l'évitement du Pont du Nord. Les aiguillages, trop encrassés, ne sont plus fonctionnels, mais une voie est tout de même accessible.
16h15 Nous voici à la sortie de l'évitement. Ici, les choses se corsent. Il y a 10cm de terre et de gravier sur la voie. Une équipe de volontaires se met à l'ouvrage. En 1/4h, l'affaire est entendue. La voie est libre et l'autorail rentre dans le site propre.
16h30 Nous voici dans le site propre qui mène à l'Entreville, mais nous savons très bien que nous n'atteindrons pas ce but aujourd'hui. Des travaux de voie devant être impérativement effectués avant de tenter l'aventure. Mais continuons encore un peu. Bien que nous soyons de nouveau gênés par les restes de notre fil pendant aux potences.
16h51 Terminus final de la journée. Il y a trop de fils a éliminer pour pouvoir continuer. Nous reviendrons plus tard avec la voiture échelle pour faire le ménage, mais en attendant, nous rentrons.
17h01 Nous faisons de nouveau arrêt à Lobbes Ecluses et y attendons le train SNCB pour faire un parallèle avec notre autorail. C'est un autorail de la série 41 qui assure ce train. Il y a 70 ans d'écart entre les deux engins.
17h15 Retour au musée, et re départ quasi immédiat. Le temps de changer de conducteur. Nous retournons vers Lobbes, cette fois, non plus en tant que voyage technique, mais comme le premier de la future exploitation de cette section.
17h50 Cette fois, c'est le retour final au musée. Le bar nous ouvre ses portes pour fêter comme il se doit la réussite de cette journée.
19h00 Le 86 rentre à l'atelier, va garer sur la voie deux. Le conducteur coupe le moteur. Cette fois, c'est bel et bien fini. Enfin, fini jusque dimanche prochain puisque c'est le premier jours de la saison touristique 2006.

Photos : Olivier Vercouter, Sébastien Leduc, Yves-Laurent Hansart, Eric Binamé